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Ecole Ferdinand Buisson Lyon    Le 29 novembre 2022

La Bavarde

Magnifique spectacle, où l’ambiance visuelle, lumineuse et sonore sont très belles et mettent rapidement les spectateurs dans l’atmosphère du conte. Cécilia, dans son écrin de conteuse, a su capter l’attention de notre (très) jeune public de 6 ans du début à la fin.

Les enfants sont entrés dans les histoires et sont restés concentrés du début à la fin.

Ils ont apprécié la poésie du langage et sa richesse, ils ont eu le sentiment d’assister à un spectacle « de grands ». Le langage riche et imagé est si bien rendu vivant que même les difficultés de vocabulaire sont gommées, entraînant les enfants dans le conte. 

Bravo !!!!! et merci !!!!!

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Les belles histoires de la Bavarde,

Il y a loin entre raconter une histoire et conter. Conter est tout un art, celui de l’oralité. C’est endosser tant le statut de narrateur que celui de tous les personnages qui peuplent, nourrissent l’histoire, en fourbissent l’intrigue, les situations et ambiances... C’est aussi, souvent à partir de rien, mettre en scène, en espace, créer artificiellement un cadre, un décor. C’est parler de tout l’arc-en-ciel de sa voix, avec ses pleins et se déliés, avec ses yeux et ses sourcils, avec renfort de gestes qui dessinent toutes les audaces, osent de savantes acrobaties, ponctuent les phrases aussi sûrement que l’intonation. C’est aussi parler de tout son corps, parfois par de grands gestes qui convoquent les éléments, d’autres plus petits, furtifs comme une souris qui se faufile ; des parfois lents comme un escargot qui en bave des ronds de chapeau, des rapides comme le vol d’une chauve-souris, amples comme les plus vastes paysages, les plus insolites voyages. C’est être magicien du verbe, tenir la dragée haute face aux éléments contraires.

Maison du Mémérou, quelque part… Les enfants sont assis en tailleur, déjà ailleurs, captivés. La conteuse bâtit les fondations de l’histoire, par douze cailloux qu’elle dispose en un large cercle, pour douze mois. Repère dans le temps, par ces mois qui toujours se suivent, jamais ne se rattrapent... Qu’on dit, car la preuve en est que ce ne fut pas toujours le cas. Quasi pénombre qu’habite La Bavarde, la conteuse. Rien que la voix vous tient en haleine. Et déjà le suspense, l’intrigue qu’on devine mais ne sait pas encore. La petite fille que voilà, elle, le sait…

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L’histoire se peuple dès lors de personnages qui tous s’inscrivent dans la grande tradition de nos frayeurs enfantines, des tentaculaires arbres d’une grande forêt par nuit noire comme l’ébène, quand les étoiles sont allées voir de l’autre versant du ciel. Tout commence, mission impossible, par la quête de perce-neige pas encore éclos… Les yeux des mômes s’écarquillent, bouche bée comme pour mieux faire entrer l’histoire, tout avaler, ne rien perdre. Ne divulgâchons pas, même les adultes que nous sommes ont un appétit d’enfant mais, soyons sages, attendons...

Cécilia, la conteuse est douée qui, de son rond de lumière, fait vivre tout son monde, des gens comme des végétaux, qui commande à sa manière aux choses de la nature. C’est brillant, c’est captivant… C’est magique comme cet énigmatique chiffre douze qui depuis toujours commande aux choses, les ordonnent et fait sens.

On ne connaissait pas avant cette « maison Mémérou » qui nous propose un tel spectacle : on sait dorénavant qu’il s’agit d’un label de qualité et de confiance qu’il nous faudra suivre – épier serait le mot juste – de près. Pour, tout conte fait, explorer avec La Bavarde d’autres univers, faire connaissance avec d’autres amis, retenir son souffle et affronter bravement.

Michel Kemper.

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